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marți, 28 decembrie 2010

Guerre russo-turque de 1877-1878

La guerre russo-turque de 1877-1878 est un conflit qui opposa l'Empire ottoman à la Russie, à la Roumanie, à la Serbie et au Monténégro. C'est le premier conflit ayant comme toile de fond le panslavisme, assignant à la Russie le devoir de libérer les peuples slaves encore sous la domination turque et de constituer une confédération panslave qui irait de l'Elbe à l'Adriatique.

Contexte

Le mouvement panslaviste avait commencé à se développer quelques années auparavant, mais il prend véritablement de l'ampleur avec la révolte de la Bosnie-Herzégovine en 1875 et surtout de la Bulgarie en avril 1876, réprimée dans le sang. 15 000 Bulgares sont en effet massacrés par les bachi-bouzouks turcs. On s'émeut non seulement en Russie, mais aussi en Europe. W. T. Stead ou William Gladstone au Royaume-Uni et Victor Hugo en France protestent solennellement.

La crise éclate à Constantinople[1]. Le sultan Abdulaziz est renversé ; lui succède Abdülhamid II.

Le gouvernement russe tente d'en profiter. Il est hostile pourtant à la mission de Belgrade du général Mikhaïl Tcherniaïev, héros des guerres de l'Asie centrale, qui partit de sa propre initiative commander les troupes de Serbie. Celle-ci s'empresse, en juin, de déclarer la guerre à la Turquie. Les armées serbe et monténégrine pénètrent en territoire turc mais ni les Bosniaques, ni les Bulgares, échaudés, n'osent se soulever. Tchernaiev s'avère un mauvais stratège et les troupes serbes sont finalement repoussées, notamment par Osman Pacha.

Les puissances européennes obtiennent un armistice vite rompu par la Serbie. Les troupes turques prennent la direction de Belgrade mais un ultimatum russe les fait reculer. Un nouvel armistice est décrété le 3 novembre.

La conférence de Constantinople

Un mois plus tard, débute la conférence de Constantinople, à laquelle participent la Russie impériale, l'Autriche-Hongrie et le Royaume-Uni. Les deux premières exigent l'autonomie des territoires chrétiens, sinon elles provoqueraient de nouveaux soulèvements qui mèneraient à un nouveau démembrement.

Encouragé par Gladstone, le gouvernement turc s'octroie une nouvelle Constitution le 23 décembre. Une monarchie constitutionnelle est créée et on y affirme l'indivisibilité de l'empire.

Dépitée, la Russie décide de préparer sa revanche. À l'hiver, Alexandre II rencontre François-Joseph et promet de lui obtenir la Bosnie-Herzégovine s'il proclame sa neutralité dans la guerre qu'il prépare. L'empereur d'Autriche accepte. Le 24 avril 1877, la Russie déclare la guerre à la Turquie.

Le traité de San Stefano

Le 3 mars 1878, les belligérants signent le traité de San Stefano-Hagios Stéphanos, banlieue de Constantinople. Le Sultan reconnaît de facto la suprématie de la Russie dans les régions à majorité slave et orthodoxe des Balkans. Le Tzar n'obtient pourtant, comme gain territorial, que le sud de la Bessarabie, pris à... son alliée la Roumanie, territoire qu'il avait dû céder lors de la guerre de Crimée vingt ans auparavant. En "compensation", la Roumanie reçoit ce qu'elle réclamait à l'Empire ottoman: le nord de la Dobroudja avec le Delta du Danube, ainsi que la reconnaissance de son indépendance. Dans le Caucase, la Russie acquiert Batoum, Kars, Ardahan et Bajazet. Elle occupe militairement la Bulgarie pendant deux ans.

Celle-ci, que les troupes turques doivent quitter, devient une principauté autonome de la mer Noire à la mer Egée, incluant la Macédoine (la "Grande Bulgarie"). Cette date est la fête nationale bulgare, qui rappelle le combat pour l'indépendance, mené avec l'aide des Russes et des Roumains.

La Serbie et le Monténégro obtiennent également leur complète indépendance. Le Monténégro double son territoire vers le nord-ouest et n'est plus séparé de la Serbie que par le Sandjak de Novibazar, territoire turc "protégé" (d'une éventuelle union serbo-monténégrine) par l'occupation militaire autrichienne.

Ces pays ont signé le traité avec quelques réticences. La Roumanie a été obligée de céder le sud de la Bessarabie à contrecœur et une partie des habitants de ce territoire sont obligés de passer en Dobroudja, aux terres moins fertiles. La Serbie juge qu'elle n'a obtenu qu'une trop petite partie des territoires peuplés de Serbes. Le Monténégro est mécontent parce qu'il n'a toujours aucun débouché sur la mer Adriatique, l'Autriche s'y opposant.

Le Congrès de Berlin

La Grande-Bretagne juge que les clauses du traité mettent l'équilibre de l'Europe en péril. Pour elle, la Russie est devenue trop puissante face à une Sublime Porte affaiblie. Elle voit également ses intérêts menacés dans la région: la route des Indes, essentielle à son Empire, pourrait se trouver menacée ou bloquée par une Russie qui détiendrait les Détroits et Constantinople. Durant la guerre, elle a même fait pénétrer sa flotte en mer de Marmara pour protéger Constantinople, menacée par l'armée russe.

De son côté, l'Autriche-Hongrie s'estime spoliée parce qu'on ne lui a pas donné la Bosnie-Herzégovine, qu'on lui avait promise.

Bismarck offre alors ses services et invite à Berlin les puissances européennes et la Sublime Porte pour négocier un nouvel accord de paix. Le congrès se tient en juin et juillet 1878. Les États balkaniques n'y sont pas représentés mais peuvent envoyer des émissaires pour y plaider leurs causes.

Un nouvel accord est signé le 14 juillet, mettant fin au projet de Grande-Bulgarie. Celle-ci est coupée en deux : au nord, elle devient la principauté autonome de Bulgarie avec Sofia comme capitale ; au sud, la Roumélie orientale, semi-autonome, reste une province de la Turquie. La Thrace et la Macédoine reviennent dans le giron ottoman.

La Russie et la Roumanie gardent à peu près leurs gains territoriaux acquis à San Stefano, sauf dans le Caucase où Bajazet est rendue à la Turquie. La Serbie voit son territoire agrandi. Le Monténégro obtient moins qu'à San Stefano mais acquiert son débouché sur la mer.

Clause importante, l'Autriche-Hongrie met la main sur la Bosnie-Herzégovine et sur le Sandjak de Novipazar, une enclave située entre la Serbie et le Monténégro. Cette prise de possession sera une source de conflits grandissante avec la Serbie, qui aboutira à long terme à l'assassinat de François-Ferdinand et au début de la Première Guerre mondiale en 1914.

Cinq autres clauses accroissent notablement l'influence des puissances occidentales dans l'Empire ottoman:

* Chypre est cédée à l'Empire britannique;
* la Grande-Bretagne devient la protectrice officielle des juifs de l'Empire ottoman;
* la France devient la protectrice officielle des chrétiens maronites et catholiques de l'Empire ottoman;
* elle peut également occuper la Tunisie;
* l'Italie devient la protectrice officielle des chrétiens et des juifs de Tunisie et de Tripolitaine

L'opinion russe et bulgare est scandalisée par les clauses du traité de Berlin. L'opinion russe y voit une trahison de l'Allemagne, qu'elle tient pour responsable du recul de la Russie dans la région. Il s'ensuivra un relâchement des liens germano-russes dans les années suivantes. L'opinion bulgare y voit un "coup de poignard dans le dos" de la part de l'occident mais tient surtout pour responsable la Grande-Bretagne, perçue comme la protectrice de l'Empire ottoman. Dans les années suivantes, la Bulgarie s'appuiera sur Moscou et Berlin pour tenter de retrouver ses frontières de San-Stefano (sans y parvenir, sauf de façon éphémère durant les deux guerres mondiales).

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